
Nous avons fait quelque chose ensemble : un concert. Nous voudrions tenter de nous l’expliquer : que s’est-il passé exactement ? Comment est-ce arrivé ? Et pourquoi ?... Nous voudrions raconter le déroulement du processus, mais aussi récapituler toutes les discussions qui ont eu lieu avant et après (et jusqu’à la rédaction de ce texte), en formulant et en expliquant les questions posées par le concert — des questions qui sont à la fois abstraites, dans le champ de la théorie, et très concrètes, par exemple liées à la pratique. Notre espoir est que cette expérience nous permettra de parvenir à une meilleure compréhension de la représentation de l’art dans l’art.
Il se passe beaucoup de choses dans la vision d’une image. Le premier texte interrogeait son attraction et ainsi le sens d’un art de l’image dans une ère de production industrielle du visible. Ce texte-ci est le verso du premier : après l’accès se pose la question de la réception.
Du 26 au 29 avril 2012 a eu lieu aux Instants Chavirés (Montreuil) une série d’événements, à l’initiative de Tom Johnson, consacrés au collectif international de compositeurs Wandelweiser. La plupart des pièces, sinon des compositeurs eux-mêmes, joués durant cette semaine le furent pour la première fois en France, alors même que ce collectif officie déjà depuis une vingtaine d’années. Leur musique, marquée aussi bien par l’héritage minimaliste que par le vœu de poursuivre le travail entamé par John Cage avec 4’33’’, s’est en effet développée pour l’essentiel en marge des réseaux dominants de la musique contemporaine, rappelant combien les partis pris esthétiques peuvent définir, parallèlement au travail artistique, des positions sociales au sein du monde de l’art : l’éthique du silence enjoint à la discrétion…
Textes de Tom Johnson, Jurg Frey, Manfred Werder, Antoine Beuger, Matthieu Saladiin, Yves Hermés.
Imaginez un concert d'insectes aquatiques interprétant une pièce de David Tudor ! Difficile, je l'avoue. Pourtant c'est ainsi que l'on pourrait prendre la série d'enregistrements de Thomas TILLY qui constitue le disque "Cables & signs". Un micro hydrophone capte la vie dans les douves d'un château de l'Ouest de la France. L'enregistrement et sa suramplification nous permettent de découvrir un monde sonore inouï. Cette magie de la captation interroge sur le musical et place la question au centre de l'écoute.
Entre une démarche topographique, scientifique et phonographique, Thomas TILLY partage son écoute avec nous.