ENGOURDISSEMENT

L’OCELLE MARE

SOUTERRAINS REFUGES

Distribution : Orkhêstra

CD

Tout d’abords dire que c’est un disque très cru. C’est un artiste très cru. Pour moi c’est comme le négatif du gosse de riche qui fout tout en l’air pour avoir ce jouet-là, qu’il laissera tomber définitivement quand viendra l’envie de ce jouet-ci.
Ici c’est l’obsession de pousser le plus loin possible ce qui est là. De recréer, d’essayer de recréer un plaisir croisé une fois avec cet objet. Et si je n’y arrive pas, j’arrête. Tant pis. Je ne veux pas moins. Je veux tout. Même si c’est rien. Je le veux en entier. Pas de soucis, pas de scandale, j’arrête c’est tout. Et ça donne des pièces de quelques poignées de secondes à quelques minutes. Posées là. Crues. À prendre ou à laisser. Et ça m’a fait monter la question du pourquoi un disque ? Pareil, pourquoi un concert ?
Ne sautez pas de joie, je ne vais pas répondre à la question. Pourquoi faire un disque ? Ne le fait-on que pour soi ? Sans rien chercher à prouver?Ens’affranchissantcomplètement des archétypes du genre auquel on appartient? Parce qu’on appartient toujours à un genre, un groupe, je ne sais comment appeler ça, non ? Dans certain, on peut tirer la langue, il faut tirer la langue. Dans l’autre si vous le faites vous êtes définitivement morts. Sauf si ça crée un nouveau groupe. Auquel cas vous êtes le premier et donc le meilleur. Et donc quand on fait un disque a-t-on tout ça loin de nous ? Fait-on complètement ce que l’on veut ? Sans chercher à rien prouver ? À se prouver ? Sans répondre aux archétypes ? En d’autres termes dans quoi est-on enfermés ?
J’ai l’impression qu’il le pose là. Cru.

BENOÎT CANCOIN

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