SOMETHING DIRTY

FAUST

BUREAU B BB065

Distribution : La Baleine

CD

Depuis 2007, FAUST, versus Jean-Hervé PERON et Werner Zappi DIERMAIER, s’est adjoint deux musiciens britanniques, James Johnston (ancien membre des Seeds de Nick Cave) et Geraldine Swayne (également peintre et cinéaste), et c’est avec ce line-up que le groupe s’est produit en France au début de l’été 2010 (Saint-Etienne, Marseille, Lyon…)
Si en concert le groupe dans sa formule actuelle reprend quelques classiques (« J’ai mal aux dents« , « Miss Fortune« , « Krautrock« ), « Something Dirty » propose à l’auditeur de nouvelles pièces qui, contrairement à ce qu’offrait le précédent opus (« C’est com… com… compliqué« ) s’éloigne un peu du son classique de ce mythe du rock allemand. Certes, la patte des deux rescapés du groupe des 70’s reste présente, à travers les sons d’orgue saturés, la rythmique assurée par les percussions de Zappi Diermaier et la basse de Jean-Hervé Péron (« Tell The Bitch To Go home« ), ou dans les passages plus ou moins acoustiques et les vocaux de ce dernier (« Something Dirty« ), voire dans cet art du collage destyle et de la démesure (l’utilisation d’un lance-flammes), mais les sonorités de guitares noisy, acérées ou grouillantes de James Johnston, la voix éthérée de Geraldine Swayne (« Lost The Signal« , « Invisible Mending« ) mais aussi certains nouveaux effets renouvellent l’approche sonore de Faust et contribuent à rendre parfois l’entité méconnaissable sur quelques titres. Une évolution sans doute nécessaire pour éviter l’aspect « patrimonial » du groupe, pour l’inscrire dans une musique en devenir, une musique qui conserve toutefois son caractère hypnotique, réjouissant, déroutant, provoquant.

PIERRE DURR

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