REPAS FROID

GHEDALIA TAZARTES

PAN PAN17

Distribution : Metamkine

LP

Et la magie opère encore. Même (et surtout) trente années après. Pan, label allemand manipulé par Bill Kouligas, réédite un assemblage de boucles et sons en tout genre initialement paru en CD sur le label Tanzprocess et truffé d’archives datant de la fin des années 70, début des années 80, réarrangées ici pour former deux pièces absolument magiques. GHEDALIA TAZARTES une nouvelle fois généreux jusqu’à plus soif dans son rôle de mi poète, mi conteur, en véritable charmeur de sons collés, de field recordings fins, de voix enfantines, de montages surréalistes, de musique concrète innocente. La première m’évoque des univers de cabaret mystique, du Paris des années 20, voire des années folles. De l’art brut comme une bande son de la nouvelle vague aussi. Des boucles telles des ritournelles circassiennes sur un numéro de lancers de couteaux, comme sur ce passage à l’accordéon, doux dingue comme de la bonne musique de cirque avec toute la dramaturgie qui va avec. La musique de GHEDALIA c’est pas de la musique. C’est bien plus que cela. Une poésie visionnaire et donc avant-gardiste, un univers à part comme il ne s’en écoute nulle part ailleurs. Cette poésie se transforme sur la deuxième pièce en une ode au drone polyphonique, en une transe de folklore mondial avec la marque de fabrique de GHEDALIA. Un voyage lyrico-ethno-musical de toute beauté amorcé sur la fin de la première pièce. Véritablement une nouvelle œuvre inclassable et tout autant indispensable.

CYRILLE LANOË

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