INVISIBLE BACKGROUNDS

PHILIPPE BATTIKHA

SAMIZDAT RECORDS SZR008

Distribution : Autodistribution

CD

Un disque atmosphérique, une trompette atmosphérique, des plages sonores forcément atmosphériques. De l’artiste on en connait peu. Sinon qu’il vient de Montréal et qu’il joue ou a joué dans des formations plutôt free rock qui se tiennent (dont La Part Maudite). Trompettiste maintenant vous vous en doutez. En solo il propose avec « Invisible backgrounds » plusieurs cordes de son arc en matière d’ambiances créées. Avec non pas autant, mais dix plages disons, variées. L’entame est jazzy, en volutes. Il y va même de l’utilisation (piochée à la BBC, quand je vous parle d’utilisation) du field recording sur « luna negra ». Montréal est entre autres connu pour ses groupes post-rock issus de la nébuleuse Constellation (Godspeed you ! Black emperor, Silver Mt Zion…). Principalement développé sur « time for new hands » de belle manière, avec pour ma part des influences à aller cher chez Mogway ou les français de Madrid, en plus bien sur des influences de chez Constellation citées plus haut. Un piano, une voix enregistrée, type pasteur, et cette trompette volante. Le titre qui a le plus retenu mon attention est celui qui suit, « super 8 ». Des grosses sine wave en rotative, avec une fin abrupte appréciable. Tout est dans le titre : tout est mécanique. Court mais bon. Je me répète mais l’exercice du solo n’est pas aisé. Philippe BATTIKHA, sans rien révolutionner, apporte de la fraicheur à des titres qui pourraient pourquoi pas s’échapper des morceaux les plus calmes de Hint, ou encore d’un autre duo, Spaceheads. En beaucoup plus feutré mais tout autant agréable. Avec une personnalité dans les manipulations de bandes, de pédales d’effets, dans les invitations comme cette belle contrebasse sur « beyond you ». J’avais été assez déçu en 2012 par un disque de Sontag Shogun qui s’essayait à de tels essais. Préférez donc celui-ce, de très loin.

CYRILLE LANOË

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