PUNATA / NOISEPOETNOBODY

NOISEPOETNOBODY

FISSURE

EH ? EH?94

CASSETTE

FELIPE ARAYA

PUNATA

EH ? EH?96

CASSETTE

Deux belles cassettes du catalogue eh? de chez Public eyesore records, nous sont parvenues cet hiver. De soleil nous en avons besoin, et le Punata de Felipe Araya nous en apporte ! En direct de Bolivie ou du Chili pour un voyage assez incroyablement monté. Felipe Araya est un percussioniste chilien qui a entre autres joué avec Birgit Uhler et Cristian Alvear, dont nous avons déjà parlé dans ces colonnes, et dont la présence ici ne fait pas forcément dans le hasard. Tel un remix, il propose une virée à Santigao du Chili, le remix c’est pour le nom de la pièce de cette face b : « No punata ». Un remix, un miroir, un feedback, une relecture de ce que nous venions d’entendre sur la pièce de Felipe Araya en face a, la bien nommée « Punata » enregistrée en Bolivie. Ou plutôt une suite, car le traitement est un peu différent dans la manière de faire. Le procédé commun est l’apport de fieldrecordings captés en mars 2017, sur de la percussion bruitiste. Chez Felipe Araya, ce que j’ai préféré le plus est ce mêlange instantané de jeu et de sons environnementaux dans un montage brut et léger à la fois. On retrouvait un peu cela sur le disque d’Alvarius B, « vs Abdel Baki, Byro in Cairo » sur Nashazphone. Une balade, j’allais le dire avant de lire les quelques notes de pochette, en micro cravatte…et bien non, il s’agit d’enregistrements sur téléphone portable. J’aime vraiment ces incursions de musiques concrètes urbaines, apparitions subtiles en immersion, qui disparaissent comme elles sont venues, discrètement. Le « No punata » est quant à lui plus rêche, plus nerveux. Assemblage de notes cristallines, de musique folklorique et de râles tels des vibrations de membranes de haut parleurs. Assez intrigant ce son d’ailleurs dont on ne sait s’il est acoustique ou électrique. C’est cette confusion qui me charme chez Cristian Alvear. Une autre histoire de percussion avec Noisepoetnobody, accompagné d’Eveline Müller pour la pièce « Fissure », enregistrée à Seattle en novembre 2016. Point de fieldrecordings ici mais un jeu de timbres. Et je peux vous garantir qu’avec tout appareil cassette ayant un minimum de réglage dans les aigus, parfois dans la vitesse, on peut s’en donner à coeur joie dans les timbres ! Une percussion métallique, en cloche, ou à l’aide de bols. Des timbres profonds, qui finissent par tournoyer avec ce léger effet de boucles (« looper » dans le texte) par Noisepoetnobody. De la musique sacrée ? Oui un peu. De la musique industrielle ? Oui beaucoup, à chercher du côté de chez Small Cruel Party parfois. De la musique répétitive ? Oui un peu. De la musique organique surtout, et donc physique. Unebelle fissure à tous les sens du terme…

CYRILLE LANOË

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