L’EXPÉRIMENTATION DANS LA MUSIQUE ROCK

L’EXPÉRIMENTATION DANS LA MUSIQUE ROCK

LIVRE

Thèse de doctorat, Université de Strasbourg – Décembre 2018

Sous-titrée « recherches historiques, sociologiques et analytiques », cette thèse de près de 420 pages (avec plus 130 pages de documents annexes, interviews et extraits de partitions) s’appuie principalement sur l’étude de l’œuvre de Frank Zappa, de Rock in Opposition (à travers Henry Cow et Stormy Six principalement), et de la formation italienne Yugen. Nourrie de divers témoignages (Chris Cutler, Guigou Chenevier, Bernard Gueffier, Steve Feigenbaum, Franco Fabbri, Francesco Zago, Marcello Marinone), elle est d’abord contextualisée : il s’agit bien de musiques « classées rock », à travers leur évolution entre 1950 et 2000, avec leurs formes d’expérimentation comparées à celles de la musique contemporaine, avec leur appréhension par les structures (labels, médias) et les publics (entre intérêt et désintérêt, ce dernier étant souvent à l’origine de structures alternatives de diffusion). Après avoir donné des éléments historiques et sociologiques se rapportant à Frank Zappa et au mouvement Rock in Opposition, l’auteur réserve la seconde partie de sa thèse à l’étude musicologique des œuvres de Zappa, Henry Cow, Stormy Six, et de la formation italienne, plus actuelle, Yugen, notamment à travers quelques pièces emblématiques (respectivement « Brown Shoes don’t make it », « RIO », « La Luciole » et « Ragiomamenti », « Cynically Correct »). Si le choix de Frank Zappa apparaît presque obligatoire sinon conventionnel pour une étude de l’expérimentation dans le rock, l’idée de faire un focus sur Rock in Opposition est judicieuse, car le mouvement est très peu traité dans le domaine universitaire. Quant à la prise en compte d’Yugen, elle relève à la fois de la volonté d’évoquer les années 2000-2010 et d’un choix très personnel (l’auteur émargeant dans l’un ou l’autre enregistrement de cette formation italienne relativement inconnue dans l’Hexagone). Bien que l’étude ne vise pas à l’exhaustivité, le lecteur aurait sans doute apprécié la prise en compte de formations ou artistes français*, voire allemands (certains tenants du krautrock ?).

* Guigou Chénevier (Etron Fou Leloublan ayant été membre de RIO) n’est cité que pour évoquer les relations avec les médias, les instances de subvention, les structures de diffusion…

PIERRE DURR

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