ORG

PUCE MOMENT

LA BELLE BRUTE VPLBB1903

Distribution : Bandcamp

LP

Le nord de la France, un duo, une salle de bal, un lieu de rencontres, trois orgues, le dimanche c’est la danse. C’est la transe aussi. Les orgues de la marque Mortier vont être soumis à la musique répétitive du groupe Puce Moment, formé par Nicolas Devos et Pénélope Michel, réunis également parfois sous le nom de Cerceuil, groupe à tendance électro-rock expérimental. En ce dimanche de janvier 2019, ils ont fait danser leurs représentations (et donc enregistré aussi) ayant tapé à l’oreille d’Olivier Brisson, qui en a alors décidé de proposer ce beau vinyle dans sa collection La belle Brute, sur son Vert Pituite La belle en décembre dernier. Cinq titres instrumentaux énergiques qui nous plongent dans les années 90 et la pop décalée circassienne du premier album du groupe anglais Pram, « The stars are so big, the earth so small » (Too Pure), mutant également vers les travaux les plus expérimentaux et minimalistes de ce que nous appelions tout juste post-rock, des allemands Kreidler, le titre « Steenvoorde » ne pouvant le démentir. Difficile de ne pas penser aussi à la musique répétitive de Steve Reich et Phil Glass voire Moondog. Une orchestration faite d’amorces et de strates superposées sur les notes frappées ou continues des orgues, rythmée par des percussions au pied prononcé et à la cymbale sèche. Tout ce à quoi finalement on ne s’attendait pas en découvrant le projet sur papier. Car à y regarder de plus près, ces orgues sont assez atypiques et n’enlèvent rien à l’impression musicale et le côté circassien dont je parlais plus haut car oui, nous sommes sur des orgues de type barbarie et donc assimilés orgues de foire, ancêtre de la fête foraine et du cirque bien sur. Ils utilisent des cartes perforées et usent de soufflets, qui donnent forcément une mécanique au musical. Et ce n’est pas pour rien que les deux musiciens jouent énormément pour les films et animations. Et comme le chantaient Tjinder de Cornershop en 1995 « et demain ne viendra jamais le jour de bal perdu » ou Bourvil en 1961 « Non ! je n’m’en sou-viens plus Du nom du bal perdu ».

CYRILLE LANOË

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