DES TOURMENTS SI GRANDS

TALWEG

UP AGAINST THE WALL, MOTHERFUCKERS!UATWM 018 – 2022
2XLP


Cela fait maintenant une dizaine d’années que Talweg creuse son sillon dans le paysage sonore. Un sillon qui joue sur une forme de dualité (rive gauche, rive droite ?), qui louvoie entre deux approches (c’est particulièrement audible dans ce double vinyle), mais qui finalement se confondent, telle cette curieuse phrase que forment les quatre titres, à la manière d’un serpent qui se mord la queue. À gauche donc (face A et face C), une musique d’apparence bucolique faite d’un balancement lancinant, à la fois erratique et trouble, traversée de cris, d’échos de trompette, de sons de cloches… Musique créée comme esquisse d’un projet concrétisé par un CD (Monster Rebellion), récemment paru*, concocté pour une exposition à la Villa Arson en 2019 consacrée à Monster Chetwynd, artiste dont l’univers est peuplé de créatures étranges, d’êtres hybrides… À droite (face B et face D, ce n’est que pour cette dernière que la pochette donne des indications sur les circonstances de sa réalisation !), une musique plus proche de l’aura de la formation, qualifiée de free primitive metal. La musique y prend des formes plus extrêmes, avec une trompette lugubre sur fond de percussions débridées, véhiculant davantage d’angoisses et de tourments, suggérés par divers cris tout au long d’un cheminement apocalyptique. Il est vrai qu’« où l’on souffre, des tourments si grands que… » a été conçue pour accompagner un film expérimental de 1970, Le Printemps de Marcel Hanoun, récit de deux vies parallèles (celle d’un homme qui fuit, celle d’une fille), dans lesquelles le sang est l’élément commun (sang de la mort, sang des menstrues). *UATWM019 (2022)


PIERRE DURR

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