ADAM STANOVIĆ

HYMNES SANS PAROLES

EMPREINTES DIGITALES, BANDCAMP IMED 22183, DL – 2022

Présent sur plusieurs compilations dédiées aux musiques électroacoustiques, le compositeur Adam Stanović nous propose ici, après Ténébrisme, un premier album paru il y a 5 ans chez l’éditeur canadien Empreintes Digitales, six nouvelles pièces créées depuis 2017-2018. Et il délivre, en particulier avec les quatre premières pistes, une musique futuriste expressive, faite de rafales de vent, de grondements, d’explosions sonores, de paysages oniriques traversés de fracas, de déflagrations, comme mue par une machinerie implacable, telle « Baltazar’s Adventure through The Great Machine », sans doute sa pièce emblématique, qu’il a pu présenter en public plus d’une douzaine de fois aussi bien en Angleterre (où il officie), qu’en Écosse, en Europe continentale (France, Suisse, Pologne, République tchèque, Suède) qu’en Asie (Kobé, Séoul), en Amérique du Sud (Chili, Brésil), et dont la source d’inspiration provient de machines exposées au musée Kelham Island de Sheffield. C’est toutefois un univers sonore quelque peu différent qu’il adopte avec ses deux dernières propositions. Si dans « Goodnight, Tin Hau », sa pièce la plus récente (2021), il conserve certains aspects de ce déroulement mécanique, de ces bruissements machinaux, mais à travers des rythmes plus proches de l’horlogerie, il y introduit des variantes par l’adjonction de sonorités plus proches du field recording, d’esquisses de voix témoignant de son passage à Hong Kong, rendant la pièce moins abrupte. Enfin, net changement de registre avec « Hymn without Words », réalisation un peu brumeuse, plus méditative et presque reposante, dédiée à son collègue Dale Jonathan Perkins, en pastichant le titre d’un de ses enregistrements, Voice without Words.

Pierre DURR

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