LIVE AT THE CAIRO HIGH CINEMA INSTITUTE / STUDIO SARDENA

DJ SARDENA

STUDIO SARDENA

NASHAZPHONE NP-14

Distribution : Metamkine

LP

EEK

LIVE AT THE CAIRO HIGH CINEMA INSTITUTE

NASHAZPHONE NP-12

Distribution : Metamkine

LP

Le label algéro-égyptien Nashazphone nous offre une plongée dans les rues chaudes des quartiers populaires du Caire avec deux sorties qui fleurent bon la fête, la transe collective et l’envoûtement. Ces superlatifs sont bien souvent acolés aux musiques techno et electro. Ce mouvement né en Égypte quelques années avant les événements que l’on connait, s’est autoproclamé electro-shaabi. Nous parlions et relations il y a peu la vision du label Dust to Digital des musiques populaires et traditionnelles marocaines, à travers le Kassidat. Ici les ingrédients sont les mêmes : la fête (souvent autour du mariage), la rue, la transe, l’énergie collective plus que la performance. Avec à peine quelques décennies de plus. L’électro perce le cœur de ce quartiers populaires vers 2007 et va s’articuler autour d’une manière particulière et singulière de jouer du synthé. Leurs chants colportent les mêmes propos et revendications que leurs prédécesseurs : la jeunesse, la liberté, l’alcool, la drogue, les femmes…Pour en revenir à ce synthé, la technique se pratique parfois de manière hypnotique, souvent dans la distorsion chez EEK, qui me fait penser au mouvement Grime (sans le chant, grand absent du disque) né en Angleterre. L’on regroupe des musiciens, des DJ et des Mc à l’image de certains collectifs bristoliens tels les Young Echo. Pour une semblable quête de la basse parfaite. Jusqu’à l’épuisement. Comme dans l’esprit de la Jungle britannique des années 90, celui des fêtes folles et du culte à la « bass culture ». C’est à ce moment que l’on glisse vers la voix de DJ SARDENA. Où cette drum n’ bass se dissout dans un electro hip-hop entêtant avec ce super premier morceau léchant de près les séquences « electro-world » de DJ Rupture. Une autre mention particulière au tout aussi excellent que sautillant « El-Malaab ». Comme leurs ancêtres, les rythmes hypnotiques se répètent à l’infini dans des séquences plutôt longues. Un son pas forcément évident à appréhender et qui réussit malgré tout à nous charmer. Et qui montre le grand écart de l’ouverture de Nashazphone, qui sort parallèlement à ces deux disques vinyles, une réédition 33t d’un CDR de Sunroof !. Et qui nous avait habitué à des sorties, toutes aussi exigeantes au passage, telles que Sun City Girls ou l’excellentissime Aliquid (avec Jean Marc Foussat entre autres). Et comme à son habitude, nous gâte avec une galette verte pour DJ SARDENA, une rouge pour EEK, en plus de belles pochettes bien sur. Très très surprenant.

CYRILLE LANOË

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