WURMWULV

LOTUS EATERS

TAÏGA TAIGA 15

Distribution : Metamkine

LP

Lotus Eaters est la rencontre de trois mastodontes de la scène post industrielle, post metal ou ambient-drone, qui sont Stephen O’Malley (entre autres, SunnO)))), James Plotkin (Phantomsmasher, Khanate) et Aaron Turner (entre autres, Isis). Réputés pour ne pas faire dans la dentelle, c’est avec une certaine préparation psychologique (en gros du calme et une journée plutôt paisible derrière moi) que je m’apprête à écouter une version cassette usinée à 100 exemplaires comme support promotionnel à ce  »Wurmwulv ». Édité en double vinyle, cette sortie est une réédition remastérisée par James Plotkin en personne, de cet album paru initialement en Cd en 2007, sur Troubleman Unlimited. Le tout agrémenté en bonus tracks du 45t sur Drone records. C’est avec une grande surprise que je me trouve face à une improvisation lente, abstraite, lower case, aux motifs acoustiques en minorité et largement numériques. Ça me rappelle certaines improvisations collectives tels que le Mimeo (ramené évidemment au pro rata sonore du trio !) sur la première pièce qui se termine en un krautrock futuriste ! Nous nageons alors en plein drone cinématographique, plutôt série Z. Et ça s’étire encore sur la deuxième pièce (toutes sans titre), ça vrombit, tout est maintenu à la surface, et parfois bricolé acoustiquement pour que ça le reste. Les guitares arrivent enfin (comme quoi je les attendais quand même un peu celles-là !) dans un mur qui penche du côté où il va tomber comme on dit dans le jargon. Et il tombe vite, l’intervention est courte. Le post-indus reprend ses droits sur ce qui semble être la face B. Il y a du vent dans le métal. L’activité est pourtant spartiate, de longs souffles métalliques en va-et-vient telles des trompes de paquebot semblent appeler les guitares acoustiques en harmoniques plaquées avec tension. Il y a parfois des ambiances proches du projet Die Instabilität der Symetrie paru sur Grob en 2003 par le quatuor Brandlmayr, Németh, Daffeldecker et Siewert. Avec les voix un peu dark folk en prime. La dernière pièce du disque suinte les bas fonds en intro(spection). Des fréquences aiguës tapissent l’atmosphère, en de longs drones tournoyants. La situation se tend peu à peu. Ces drones sont de plus en plus menaçants, pour créer le seul effet de masse sonore auquel je m’attendais. Sans en faire à mon goût un disque essentiel, ça reste bien fait et demeure surtout une assez bonne surprise dans ce bon dosage entre improvisation et drone doom parsemé avec légèreté et très minoritaire.

CYRILLE LANOË

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