ATOM HURT MOTHER EARTH / WIE ZEIT VERGEHT

FRIEDER BUTZMANN

WIE ZEIT VERGEHT PAN14

Distribution : Metamkine

LP

CHARLEY JAMES

ATOM HURT MOTHER EARTH

INSTITUT CRÉATIF CHARLEY JAMES ICCJ01

CD

Quoique le premier de ces enregistrements soit paru il y a près de deux ans (le 2e opus de Charley JAMES, « machine against the rage » vient de paraître !), il y a une similitude d’approche entre les deux références. La relation à des musiques antérieures, à des musiciens ou à des formations. 
« Atom Hurt Mother Earth », outre l’évocation par son intitulé (de même que par le visuel de la pochette d’ailleurs) de « Atom Heart Mother  » de Pink Floyd, est surtout centré sur la mouvance rock indus, cold wave, chacun des titres étant dédié à une formation, de Mecano à John Balance, en passant par Joy Division, Sisters of Mercy, Laibach, The Swans, Genesis P.Orridge ou Einsturzende Neubauten. Certes Anton Dvorak, Leonhard Cohen et même Fréhel figurent dans ces emprunts. Charley James cible donc essentiellement une période (le dessin animé du russe Youri Norstein, un autre de ses « tributes « , « Le conte des contes » fut utilisé pour les J.O. de Los Angeles en 1984 !) 
De son côté Frieder BUTZMANN , avec comme le temps passe se réfère à certaines compositions des années 50 et 60 de Karlheinz Stockhausen, parmi lesquelles Telemusik , Kurzwellen et Hymnen.
Initialement collaborateur du groupe Temption, Charley JAMES propose une musique relativement variée, usant de loops, de bruitages divers, de sonorités électroniques mêlées d’emprunts acoustiques (celles de guitares hawaïennes, par exemple), de bout de phrases ou de textes, d’éclats de rires, rendant l’écoute agréable, parfois légère.
« Wie Zeit vergeht » est d’une autre trempe. Plus sérieuse quoique non dénué d’humour. S’agit-il d’un hommage à un des précurseurs de l’électronique ? Une parodie ? Frieder Butzmann, performeur, compositeur, ne se revendique d’aucun courant mais se les approprie tous (musique industrielle, électronique, dada, musiques de film, psychédélisme, musique grégorienne…)tout en citant dans ses influences, parmi une cinquantaine d’autres, Josquin Desprez, Nicolas Collins, Syd Barrett, Nono, Schwitters, Hans Reichel, Schubert… S’il se sert des œuvres citées de Stockhausen, il use conjointement certaines de ses sources, en y intégrant des bouts d’interviews et de commentaires, n’hésitant pas à déstructurer l’ensemble. Une approche assez baroque conforme au personnage.

PIERRE DURR

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