GLOBE ET DYNASTIE

REINES D’ANGLETERRE

BO’WEAVIL RECORDINGS WEAVIL50

Distribution : Metamkine

CD

Et l’on reparle de Ghédalia Tazartes et Opera Mort. Pour la deuxième fois sur disque, le trio Reines d’Angleterre nous envoie ses messages mystiques et terriblement noirs. Le parement ethnique en plus, avec ces boucles de voix au ralenti, et Ghédalia en véritable shaman. C’est fou ce que leurs deux univers s’accordent à ce point. Une rencontre aux parfums analogiques, aux ondulations binaires de bandes, aux chants parlés psychés qui parfois me rappellent l’américain Dredd Foole. Cinq courtes pièces minimalistes, où les trois protagonistes se laissent aller au jam lent, un peu lorsque les Opera Mort ont croisé le chemin des Smegma (voir chronique du split Opera Mort/Damien Schultz). N’hésitant pas à confronter des voix sur bandes, voire des sifflets à celle de Ghédalia, dans un dialogue tout à fait remarquable. Le tout sur une boucle mécanique en deux temps qui finit dans un timbre grave. La fin de cette quatrième pièce, puisqu’il en est beaucoup question finalement, se terminant même sur un semblant de chanson à la Robert Wyatt. Vous noterez donc une certaine simplicité, malgré une application de tous les instants. Et voilà qu’entre en scène l’accordéon, clôturant ce disque qui l’air de rien tient son rang, quelques notes laissent rapidement place à un drone inspirant ses deux compères du jour. L’accordéon se muant même en vielle à roue (dans mon esprit), mais peut-être que j’ai trop écouté France, pourtant on s’y méprend. De la vraie magie noire et un vrai délice.

CYRILLE LANOË

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