THE GOLDEN YEARS

TRAPIST

STAUBGOLD STAUBGOLD ANALOG 11

Distribution : Metamkine

LP/CD

Trapist pour le trio de Martin Brandlmayr, batterie, Martin Siewert, guitares et électroniques et Joe Williamson à la contrebasse. Soit une représentation de la scène viennoise. Martin Siewert a participé au beau projet SSSD, Martin Brandlmayr joue quant à lui avec l’autre trio autrichien, Radian, Joe Williamson joue (a joué ?) avec les Kletka Red. Un Trapist, ça prend le temps. Troisième album en dix ans. Le premier est paru en 2000 sur Hat Hut, dans la série Hatology. Le deuxième sur un autre prestigieux label, Thrill Jockey (où l’on retrouve aussi….Radian). Celui-ci, peut-être parce qu’il s’appelle « The Golden Years », parait sur…Staubgold. Label allemand quant à lui plutôt très inégal, mais on est pas là pour parler de ça. Un peu comme chez Radian, Trapist vient défriser les fréquences, les effilocher pour en créer un bouillon frémissant minimaliste. Un jeu de batterie sec reconnaissable à des kilomètres, une contrebasse aux sonorités circulaires, des électroniques plus agressives qu’à l’accoutumé, une guitare mélodique très blues. Des sonorités à cheval entre celles d’un Perlonex et de groupes post-rock comme De Portables (sur Kraak 3). Chez Trapist il faut creuser la chose. Rentrer dedans comme on dit. Et c’est justement au cœur du disque que ça se passe pour moi. Seuls moments qui m’ont parlé, le départ étant selon moi complétement raté, et ils se perdent eux mêmes comme des mômes, pour se trainer en longueur 14 minutes durant avec le dernier morceau. Quant on sait l’importance de la première et de la dernière impression que l’on peut retenir d’un disque comme de tout autre événement… Je retiendrai tout de même cette jolie pièce, « The spoke and the horse » où là ce sont eux qui nous promènent. Ils réussissent à installer une tension en moins d’une minute pour ne plus la laisser faiblir. C’est dans ces moments qu’ils sont tous les trois capables du meilleur. Finalement j’aurai du vous parler de leur premier disque sur Hat Hut, tant il est un niveau au dessus après l’avoir réécouté pour ne pas rester sur une mauvaise idée. Étonnamment il s’agit d’un live. J’ai donc l’impression que la scène leur va mieux, preuve en est également la vidéo intitulée « An insolent noise » visible sur le site de Staubgold. J’avais trouvé le camarade Pierre Durr gentiment poli à propos de ce même disque dans notre version papier numéro 92. S’il s’avérait que nous soyons du même avis, je pense savoir pourquoi maintenant.

CYRILLE LANOË

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