KATHARSIS / CONFLICTOS CON LA METAFORE / THE TRUE INSIDE / PULSIONS
Il y avait déjà, notamment pour les musiques électroacoustiques, le collectif Empreintes Digitales, et pour les autres musiques actuelles, Ambiances Magnétiques et ses petits frères, tels & records ou Tour de bras. Depuis l’automne dernier, un nouveau label vient de faire son apparition à Montréal, émanation d’un autre collectif autogéré, Kohlenstoff Records, consacré à la musique nouvelle, expérimentale, électroacoustique-mais-pas-que.
Sa particularité réside dans le fait que sa production, déjà riche d’une vingtaine d’enregistrements, dont certains étaient déjà en ligne avant la création officielle, n’est disponible qu’en version digitale…
Parmi les parutions de l’hiver dernier, outre Air, chroniqué par ailleurs, figurent les électroacousticiens montréalais (Line KATCHO, Maxime CORBEIL-PERRON), une artiste sonore et visuelle londonienne (Liz HELMAN, et un musicien argentin (Ezequiel ESQUENAZI).
Les pièces de ce dernier, peu narratives en dehors peut-être de Pequena historia sobre, s’apparentent à des études offrant de nombreux contrastes de sonorités, souvent heurtées, intégrant parfois des instruments acoustiques, tels le piano et/ou la guitare (Forclusion XI), voire la voix (Moreno).
Assez proche par le jeu des sonorités, Line KATCHO est plus expressive, dans la mesure où elle cherche à traduire par les sons – plus doux en général mais parsemés de perturbations ! – ses tensions internes, ses élans, et leur transcription spirituelle.
Maxime CORBEIL-PERRON, un des initiateurs du collectif, propose une musique plus linéaire, plus cosmique (une sorte de musique des sphères) et évanescente, parfois heurtée voire étourdissante (Vertiges) pour laquelle il use aussi d’instruments acoustiques (le cor dans Fragments, les saxophones ténor et soprano dans Wise Constellations) à côté d’instruments inventés (tel l’orgue de sirènes conçu par Jean-François Laporte) pour compléter la palette des sonorités électroniques.
La britannique Liz HELMAN, qui se définit elle-même comme artiste médiatique (elle œuvre aussi dans la vidéo, la photo, la peinture…), se meut elle dans l’univers des musiques dites ambiantes, traçant des paysages sonores abstraits, ou, incidemment comme dans Elsewhere St., plus concrets avec les bruits de pas.
PIERRE DURR