STREAM MACHINES

HENRY VEGA

ARTEKSOUNDS ART002

CD

HENRY VEGA est un compositeur new-yorkais vivant en Europe, notamment aux Pays Bas où il a monté son trio The Electronic Hammer, et en Irlande, à Belfast. Artiste que je découvre. L’articulation du disque est originale dans le sens où il apparait comme un catalogue de tous ses projets. On y retrouve aux côtés de The Electronic Hammer, le trio The Roentgen Connection pour une pièce en deux actes très médiévale, le Ragazze String Quartet et Barbara Lüneberg. Une vision de la musique moderne, aux parements contemporains, aux électroniques raffinées, qui surprend à chaque nouveau projet. Que ce soit à l’aide de clavecins et de vielles en ouverture, aux cordes en tension du Ragazze String Quartet, les structures ont toujours en ligne de mire la musique répétitive et contemporaine. C’est sans grande surprise que je le trouve travailler avec Yannis Kiriakides pour le Roentgen Connection, tant sa musicalité m’y a fait penser dès les premières écoutes, les premières notes. Car oui, il s’agit de musique écrite, par HENRY VEGA bien sur. Qui me renvoie parfois à la b.o. d’Anthony Pateras, « Errors of the human body » (Editions Mego). Des espaces froids, à la Alva Noto de temps à autre. Avec une mention spéciale au Ragazze String Quartet et son triptyque impérial, aux cordes en ébullition, dans une production de courte harmonies, dont les électroniques se font parfois l’écho, un beau va-et-vient entre l’acoustique et le digital. Un peu à la Joseph Byrd pour la répétition. Que dire aussi du minimalisme du titre « Automata Angels », du Electronic Hammer. Une pièce sur papier millimétré, pour ordinateur, électroniques et percussions, assez excitante. Le violon électronique vient clore le chapitre dans une tension qui n’a jamais cessé sur les différents registres, dans une version ici plus lancinante. Je vous conseille vivement de découvrir cet artiste et notamment son duo avec la poétesse Anat Spiegel et leur proposition « Worm songs » sur ARTEKsounds, label dirigé par HENRY VEGA. Un grand moment de quasi virtuosité.

CYRILLE LANOË

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