WOULD LIKE TO KNOW MORE ? / MACCHIA FOREST

LIMPE FUCHS/CHRISTOPH HEEMANN/TIMO VANLUIJK

MACCHIA FOREST

STREAMLINE RECORDS ST1037

Distribution : Metamkine

LP

HOLLYWOOD DREAM TRIP

WOULD LIKE TO KNOW MORE ?

STREAMLINE RECORDS ST1036

Distribution : Metamkine

LP

Deux productions de Christoph HEEMANN, artiste allemand actif depuis le début des années 80. Après des essais au sein du HNAS inspiré par les musiques industrielles et concrètes, et plus globalement avant-gardistes, il entame une carrière solo faite de rencontres avec Andrew Chalk (que l’on retrouve sur le même label, Streamline), Jim O’Rourke (idem) ou Edward Ka-Spel (re-idem). Ce « Would you like to know more ? » commence avec ce field-recording pas si lointain du « Nijmegen Pulse » dont nous parlions plus haut. Ici à l’inverse, ces field-recordings se dissipent et se noient dans des nappes numériques entre drone, ambiant et musique électroacoustique. Deux longues pièces plus qu’atmosphériques, où nous sommes plongés dans des strates cotonneuses, légèrement bourdonnantes, dans une boucle en allers/retours statiques. Ce « Would you like to know more ? » (heu moi j’en reste là) est le premier volet d’une série entamée entre Will Long et Christoph HEEMANN. Pour les fans d’ambiant abstraite. Sur « Macchia Forest », mon attention est interpellée par une facette plus acoustique de Christoph HEEMANN dans une sculpture sonore inédite en trio. Des percussions primitives détraquent des électroniques ondulantes, un xylophone appelle une guitare aux sons aigües et proche des essais de Roy Montgomery. Avec ce super truc en plus d’un enregistrement en direct sous un effet (réel ?) de bandes magnétiques qui tournent mal, comme cette séquence un peu surréaliste, et très art brut assez réjouissant. Vraiment très loin du disque « Would you like to know more ? » en ce qui me concerne. Ah cette bande qui revient, complètement déroulée et distendue qui ne perturbe pourtant pas ces percussions pourquoi pas un peu contemporaines. Une bribe de nappe analogique appelle la voix de Limpe Fuchs, qui se faisait jusqu’ici plutôt discrète. Et qui donne un aspect presque psyché à la Volcano the bear par exemple. Non pour me déplaire avec cette fin toute en cordes, que l’on retrouve rarement dans ces contrées très très abstraites. Ce « Getting Dark » m’a conquis. La deuxième pièce commence comme du Polwechsel. En plus profond, plus résonnant. Les cordes sont restées, mais se font plus lourdes et intenses. Les électroniques sont toujours aussi discrètes non sans donner cette saveur « dark » tiens, ils l’utilisent après tout. La dernière pièce joue plus dans l’improvisation, avec une touche jazzy en plus, explorée parfois chez Be Coq. Sans doute dû à cette batterie rebondissante et ces bandes qui semblent jouer des cuivres. La deuxième partie se termine un peu comme la première, en plus statique. Un disque fin et surprenant.

CYRILLE LANOË

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