TUNING

OLIVIER LETE

DISCOBOLE

CD-DL

Ravi de revenir sur ces pages après une longue pause, accompagné de ce voyage solitaire en basse électrique sur deux amplis. Et sans effets messieurs dames. Un raccourci qui vaut ce qu’il vaut mais l’artiste est épaulé par le diffuseur italien 5 Roses Press, monté en fin 2016 par Julien Fernandez, qui n’est autre que le batteur de Chevreuil, duo batterie/guitare qui pratiquait une quadriphonie sur plusieurs…amplis. Une basse en harmonique parfois proche de David Grubbs, qui se fait souvent jazz-ambiant, héritage de son parcours et de son background = il a joué entre autres avec Louis Sclavis et Dominique Pifarely. Ce qui m’emmène à une autre ressemblance , celle d’avec Manuel Adnot, dans le parcours, la pratique en solo (je veux parler de son disque « dix mille yeux » sur Tropare), et l’approche assez singulière du matériau instrumental même si le vecteur n’est pas le même (Manuel est à la guitare acoustique). Un jazz/ambiant qui se nourrit souvent de rock avec des incursions aux sonorités très proches de Shellac (sur le titre éponyme) voire Sonic Youth époque Ciccone Youth sur « Ten dollar hands », ou encore Noël Akchoté sur « Un retour ». Vous l’aurez remarqué le disque oscille entre accords ouverts, légers feedbacks, mélodies cinématographiques et désaccords en direct et/ou vibrato comme sur « Blacktop ». A compter de « Silent bloc » le disque vire dans l’expérimentation avec un archet qui se voudrait presque oriental pour finir le disque en douceur suivi par un « But he can’t fly » résumant assez bien tous ces ingrédients précités et bouclant un projet très personnel, sorti sur le catalogue du label de Montreuil Discobole. Un disque qu’il va falloir assumer par son côté intimiste mais dont la fraicheur est déjà à elle seule à découvrir. Affaire à suivre donc…

CYRILLE LANOË

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