YOU NEVER KNOW WHAT IS ENOUGH/UNLESS YOU KNOW WHAT IS MORE THAN ENOUGH / FOUR STONES

DEAN MCPHEE

FOUR STONES

HOOD FAIRE

LP

NEW ROUTINES EVERYDAY

YOU NEVER KNOW WHAT IS ENOUGH/UNLESS YOU KNOW WHAT IS MORE THAN ENOUGH

PULVER UND ASCHE

2XLP

Et l’on retourne à l’ambiant. Cette fois à base de guitares. Un duo et un solo. Le duo c’est NEW ROUTINES EVERYDAY (Suisse) avec Marcel Chagrin et Rudy Deceliere. Un disque tout en finesse où l’on retrouve avec plaisir les plongées atmosphériques de ce que l’on appelait la guitare étendue, souvent à plat, souvent à l’aide de pédales multiples, pour des séquences étirées (beaucoup de morceaux frôlant les dix minutes) et cinématographiques. On pense à la série Alike Joseph de Noël Akchoté, à Imagho aussi pour rester en France et aux débuts des années 2000. C’est bien réalisé, on goûte avec plaisir au lâcher prise exécuté notamment sur la première plage, très Pan American. Du field-recordings en second rideau sauf sur « Fog of fog, lips embers », puisé en milieu naturel et restitué quasi brut, ou sur « Outside of nowhere ». C’est vrai qu’il ne manque que les images à cette musique, que l’on peut se fabriquer soi-même sur « Remainder memory », appelant le voyage. On glisse parfois vers le free-folk façon Vibracathedral Orchestra sur ce titre, qui est un des plus beaux moments du disque à mon goût. Un côté très sobre dans la matière approchée, confère au disque un attrait particulier dans ses résonances, son timbre et son (bon) penchant artisanal. Introspectif juste ce qu’il faut pour que le dosage soit parfait dans son genre, avec entre autres l’apport de folk vaporeux comme sur « Eternity of nothing ». A découvrir pour résumer. DEAN MCPHEE est un guitariste anglais présentant son troisième album à paraître en ce mois de novembre sur le label qu’il co-dirige, Hood Faire. Côté introspection il s’y connait aussi à sa manière. Du blues électrique rêche, aride, plus expérimental que le duo précédent. On retrouve quelques similitudes avec Loren Mazzacane Connors, avec James Blackshaw, des notes envolées sur un tapis de vibrations mises en boucle. Et survient très vite cette redoutable ritournelle, une des plus belles que j’ai pu entendre ces dernières années, un morceau magnifique du nom de « Rule of Threes », qui fait littéralement basculer le disque dans une autre ère, celle de la mélodie répétitive en slide guitar, dans cette « Dance macabre » plutôt chatoyante par exemple. Le clou du spectacle restant bien sur cette plage de presque quinze minutes aux percussions étouffées et lointaines, et cette guitare subtile, arrondie qu’est ce dernier titre, au nom éponyme. Un artiste qui multiplie les expériences, jusqu’ à jouer avec un artiste visuel ou en groupe avec des musiciens soufis. Un disque beau comme un soleil d’hiver…

CYRILLE LANOË

Vous aimerez aussi...