ESCALIER SOUS LA PLUIE

FRITZ HAUSER

LENKA LENTE 9791094601426
LIVRE-CD


Rendre le visible audible et vice versa. Cartel sonore pour une exposition, à la fondation Vincent Van Gogh d’Arles, dans un musée ouvert par le mécène Luc Hoffmann pour une exposition commandée par Brice Curiger (historienne de l’art et conservatrice de musée, critique d’art et éditrice suisse), où le percussionniste suisse Fritz Hauser expose son « Hachures pour Arles : Escalier sous la pluie ». Hachures, « Schraffur » en allemand, est un projet inauguré sur disque en 2012 sous le titre « Schraffur for gong solo » (édité par le label Shiiin), jeu artistique et musical centré sur le mouvement. Pour cette exposition le mouvement est celui qui s’apprête à tracer au fusain ou au feutre noir fin ou épais, non pas sur toile, même s’il s’inspire d’estampes japonaises d’Utagawa Hiroshige, comme l’a fait aussi Vincent Van Gogh, particulièrement la série intitulée par l’artiste japonais « Pont sous la pluie », mais dans l’escalier de la maison du XIVe transformée en musée. Inspiration comme vous le lisez, qui ruisselle jusque dans le titre de son œuvre exposée. Brice Curiger ouvre quasiment le livre paru chez Lenka Lente par cette présentation « (…) des enceintes déversent le son de l’averse d’Hauser verticalement dans l’escalier ». Nous aussi auditeurs, sommes naturellement transportés par la verticalité sonore proposée par la pièce enregistrée par Thomas Gassmann, signée Fritz Hauser et insérée comme d’accoutumée en mini cd dans ce livre s’apparentant à un catalogue d’exposition, de longues virgules sonores aux mouvements souvent amples, pas toujours dans le détail, fusains qui se transforment parfois en rotatives, expression de la circularité des gestes restitués ici. Le livre se lit comme un échange de savoirs croisés autour des œuvres conjointes de Fritz Hauser, Vincent Van Gogh et Utagawa Hiroshige par Guillaume Belhomme et Brice Curiger. Guillaume y va de ses références autour d’Antonin Artaud ou Paul Claudel entre autres pour toutes portes d’entrée sur la connaissance et pour nous la découverte du beau travail de Fritz Hauser. D’un point de vue sonore nous ne sommes pas loin des univers de Burkhard Beins ou Steve Roden, rien que ça.

CYRILLE LANOË

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