RENÉ LUSSIER/ROBBIE KUSTER
FIAT LUX
CIRCUM-DISC/SPECTACLES BONZAÏ, CD – 2025
Le guitariste québécois a déjà confronté ses instruments (guitare, daxophone) aux objets percussifs (batterie, égoïne et orgue à clou, sorte de kalimba) de Robbie Kuster dans un album en quartet*. De même, il avait déjà frotté ses cordes et ses lattes de bois (Lussier reste l’un des rares disciples à travailler avec l’instrument conçu par Hans Reichel) à un autre percussionniste, Pierre Tanguay, fin des années 90, pour évoquer cervidés et caprins**. Le titre du présent album invite l’auditeur à priser les éruptions sonores issues de la confrontation des deux univers, dont les bases sont dues au duo (5 titres), à Lussier (6 titres, dont certains ont été expérimentés dans d’autres contextes), ou empruntées à Ornette Coleman (« Haven’t Been Where I Left ») et à un auteur-compositeur français du début du XXe siècle, Albert Larrieu. Comme sur la pochette, cette confrontation fait jaillir des sons lumineux, des feux follets soniques. Les 14 titres, enregistrés apparemment en public, offrent des univers variés, selon le jeu des protagonistes : grincements du daxophone, riffs de guitares, effets divers, passages énervés voire exacerbés, d’autres plus lancinants, roulement des percussions, quelques esquisses de voix… L’ensemble est bien chtarbé, plutôt sautillant. La reprise de la pièce de Coleman y est plus heurtée que l’originale. Que la musique soit ! Fiat Lux !
* René Lussier, Érick d’Orion, Robbie Kuster Martin Tétreault : Printemps 2021, Les Disques Victo, 2021.
** René Lussier & Pierre Tanguay : La Vie qui bat : chèvre (1997), et La Vie qui bat : chevreuil (1998).
Pierre DURR
